« L’Usine Vivante c’est la puissance de l’action citoyenne »

QUI ES-TU ?Céline Ferry P

Je suis née en Alsace puis j’ai grandi en Bourgogne. J’entame ensuite des études littéraires à Lyon en prépa mais arrivée à la fac, j’aspire à des activités plus concrètes. Nous sommes en 2007, année de la loi LRU[1], blocage des universités et suppression de cours, j’en profite pour m’investir à fond dans les associations et notamment la Maison de l’Ecologie qui me donne envie de me pencher sur l’alimentation et les circuits courts. Je reprends mon cursus l’année suivante en licence de géo et obtiens ensuite un Master 2 en Aménagement et Développement Rural. En 2013, mon stage de fin d’étude m’emmène à Crest et porte sur le programme agricole de la Biovallée. Depuis j’y suis restée !

QUE FAIS-TU ACTUELLEMENT ?

Membre de la coopérative d’entrepreneurs Solstice, je travaille pour l’association Court-Circuit qui œuvre à la sensibilisation sur les circuits courts. Je mène des actions en milieu scolaire, dans les centres sociaux, auprès des habitants des quartiers populaires, etc. Je suis par ailleurs bénévole auprès des Amis de la Terre de la Drôme avec qui j’anime une émission de radio mensuelle sur Radio St Ferreol. Je fais aussi de la danse et du gospel.

QU’EST-CE QUI T’A AMENE A L’USINE VIVANTE ?

A l’automne 2014, nous sommes un groupe d’amis crestois à la recherche d’un lieu de stockage pour les vélos-cargos mais aussi d’un lieu pour se rassembler et échanger. Un ami entend parler de l’Usine, on visite et c’est le coup de cœur ! On s’est tout de suite mis à rêver de quelque chose de plus grand qu’un simple lieu de stockage. Nous formons donc un collectif de citoyens pour développer le projet et en faire un lieu culturel, économique et social. L’association est créée en avril 2015 et développe d’abord le pôle économique à travers la mise à disposition d’espaces de travail partagés.  Depuis, plein de choses ont pris forme, je n’en reviens pas !

QUE FAIS-TU A L’USINE VIVANTE ?

Je suis membre du Conseil d’Administration et référente de la commission « Vie de l’usine ». L’objectif de cette commission est de faire le lien entre les résidents, les bénévoles et les adhérents mais aussi avec l’extérieur. Nous organisons des « inter-commissions » pour que les bénévoles se rencontrent, nous développons des partenariats locaux et nous créons des liens avec les habitants du quartier en participant à la fête des voisins par exemple. Nous mettons également en place des services aux résidents et bénévoles comme l’AMAP ou les commandes groupées. En ce moment, nous réfléchissons également à la programmation des ateliers de partage de compétences et au fonctionnement du foyer qui ouvrira à la rentrée.

QU’EST-CE QUI TE PLAIT A L’USINE VIVANTE ?

L’aventure humaine tout d’abord qui est très diversifiée, à travers le collectif, les échanges avec les résidents, les bénévoles, les propriétaires, les profils sont variés et tous enrichissants. Il y a ici un concentré d’énergies et d’enthousiasme passionnants à vivre ! Et je suis heureuse de m’investir dans ma ville et de mettre en pratique ma vision des territoires en faisant vivre et se rencontrer la cité. Par ailleurs je rêve depuis longtemps de redonner vie aux friches industrielles, c’est un rêve qui se réalise. J’aime aussi que ce soit un collectif de citoyens qui porte le projet, cela permet d’avancer vite, c’est la puissance de l’action citoyenne. On se force aujourd’hui à ralentir pour faire les choses bien et de manière durable. Parfois je relis des mails d’octobre2014 où l’on se projetait à l’Usine à horizon 5 ans et en fait, ils se sont déjà réalisés lors des sorties d’Usine, on peut être fiers de tout le chemin parcouru ! L’Usine c’est beaucoup d’émotions, d’autant qu’elle m’a aussi permis de rencontrer mon amoureux J Bien sûr j’ai hâte que le projet d’ouverture de la dépendance est au public via le bistro se concrétise, que le reste de l’usine soit investie par encore plus d’artisans et de créateurs, que les événements culturels et conviviaux se multiplient, les choses continuent de bouger, l’Usine est vivante !

[1] Loi relative aux libertés et responsabilités des universités