Catherine Henry, membre de la commission finances & juridique depuis 2015 et du Conseil d’administration depuis 2016.
« A l’Usine Vivante, l’individualisme se fait botter les fesses par le collectif ! »
Qui es-tu ?
Originaire de la Champagne, j’ai vite eu envie de bouger, d’abord Paris puis New-York. Après un bref retour non concluant en Champagne, j’ai rejoint Crest que je connais depuis mon enfance, puisque mes grands-parents y habitaient, juste derrière l’Usine. J’ai toujours aimé l’ambiance de cette ville qui me semblait exceptionnelle voire exotique par rapport à mon quotidien champenois, de par la qualité de vie qu’elle offrait et la richesse de sa vie associative. J’aime la musique, surtout le jazz. Ayant une maîtrise d’anglais, j’ai choisi de mêler mon intérêt pour la musique et mes compétences, j’ai ainsi été chroniqueuse pour Jazz Hot, un magazine de jazz, puis chargée de production dans différents lieux culturels. J’ai rapidement appris à gérer des budgets et les financements dans un milieu où personne ne trouve ça intéressant, j’avais à cœur de structurer un domaine qui l’est peu.
Que fais-tu ?
La culture, ça nourrit et peut faire réfléchir, mais le milieu culturel est très traditionnel dans son fonctionnement, ses habitudes, ses codes, sa hiérarchie, alors j’ai voulu en sortir pour d’autres domaines plus transversaux, qui adressent les enjeux du monde dans lequel nous vivons : les déplacements, la consommation énergétique, la relocalisation des savoir-faire… A l’Usine Vivante, il y a tout cela. C’est pourquoi je crois vraiment à ce projet et que j’y passe beaucoup de temps. Je suis exactement là où j’ai envie d’être.
Qu’est-ce qui t’a amenée à L’Usine ?
Il y a 3 ans, je suis venue m’installer dans la maison de mes grands-parents avec mes deux filles ; je passais chaque jour devant l’Usine pour aller à l’école, en me disant qu’il y avait quelque chose à faire dans un endroit si spacieux, si bien placé et si inoccupé ! Un jour, j’ai vu un mot sur le portail qui disait « L’Usine Vivante – prochaine réunion le 19 octobre». J’ai rencontré Raphaël (NDLR : résident, bénévole et ancien administrateur) en terrasse d’un café. J’ai proposé de participer au montage de dossiers de financements européens, c’est comme ça que j’ai intégré la « comfi » !
Qu’est-ce que tu fais à L’Usine Vivante ?
Au sein de la commission finances et juridique, tout était à construire : la facturation, le suivi des dépenses, des paiements… Il y a donc eu déjà une grosse période de structuration sur le suivi de gestion et la mise en place de la comptabilité. Et puis il a fallu établir un budget pour le fonctionnement d’une année (combien on dépense, de combien a-t-on besoin pour fonctionner, etc.) et pour se projeter dans l’avenir (comment financer nos envies, nos besoins, ou comment les atteindre sans financement…)
Pour la recherche de financements, il faut aussi faire de la veille et pouvoir répondre aux appels à projets, ce qui prend énormément de temps. Et une fois que tout est à peu près structuré, eh bien il faut faire le suivi, car les données financières changent tous les mois !
J’ai à cœur de rendre accessible les questions financières, et l’esprit du transfert de compétences (avec les bénévoles, la salariée) très présent à l’Usine Vivante me plaît beaucoup. Et ce qui est chouette c’est qu’en retour, j’apprends moi aussi plein de choses !
Au Conseil d’administration, on réfléchit aux grandes orientations et on s’assure que le projet se développe dans l’esprit défini dans les statuts, en laissant les commissions être dans l’opérationnel. Je fais le lien entre la « com’fi » et le CA.
Qu’est-ce qui te plait à L’Usine ?
Je suis fille unique mais j’ai toujours recherché le collectif. A l’Usine Vivante, le sens du collectif est fort. On part du principe que chacun a quelque chose à apporter, des compétences, de la volonté, des idées… On travaille ensemble sur la base d’une volonté commune sans a priori sur des parcours ou profils type.
L’Usine concentre plusieurs choses qui me conviennent ; c’est un projet à l’échelle du territoire local qui est aussi transversal. Il regroupe, dans un espace mi-urbain, mi-rural, de l’économique, du social et du culturel, toujours dans un souci à la fois de simplicité et d’exemplarité. En travaillant à l’Usine Vivante (dans l’association et dans le lieu), on impacte la cité dans laquelle on vit. On essaie de changer les modes de fonctionnements traditionnels en faisant confiance au groupe. Et ça marche ! A l’Usine Vivante, l’individualisme se fait botter les fesses par le collectif !